lundi 6 novembre 2017

Quilotoa, nous voilà !

Mercredi 1er novembre

Après la joie enivrante de la descente du Cotopaxi que nous avions eu tellement de mal à monter, nous voilà repartis à l’assaut de la cordillère mais cette fois-ci de l’autre côté de la panaméricaine ! Il y a même un pont pour l’enjamber ! Nous ne savons pas vraiment où dormir ce soir mais on se lance quand même dans la montée ! Bon, on pensait trouver un petit resto pour avaler notre traditionnel almuerzo mais nada ! Rien n’est ouvert, on a oublié qu’on était dimanche, grrrr…

On finit par atterrir dans une hacienda luxueuse qui fait hôtel-restaurant. Nous sommes les seuls clients visiblement. Après un déjeuner un peu léger à notre goût vu le prix, nous repartons (la chambre d’hôtel n’est vraiment pas dans notre budget).


Nous arrivons en fin de journée, à Toacazo, petit village flanqué au pied de la montagne. L’ambiance est particulière, les gens nous dévisagent, surpris de voir débouler des gringos, sur de drôles de montures ! Malgré une évidente pauvreté générale, les gens répondent avec un grand sourire à nos saluts et nous ne ressentons aucune animosité à notre égard. Par contre, nous n’apercevons nulle part une quelconque enseigne d’hôtel. Une dame nous indique la « casa de Simon » à quelques rues de là. Nous suivons les indications mais au bout de quelques mètres, le doute s’installe. Nous roulons sur une route défoncée qui longe des baraques minuscules, en parpaing et souvent en cours de construction. Puis soudain, au milieu de cette allée, apparaît une immense maison en bois, qui dénote vraiment dans ce décor désolé. C’est bien la casa de Simon. Nous sommes accueillis avec beaucoup de gentillesse par les propriétaires et découvrons ahuris le confort de la maison, il y a même une douche avec des jets dans notre chambre. Les loulous sont ravis et prennent possession des lieux. On avoue que jamais nous n’aurions imaginé trouver une telle demeure dans ce quartier qui au contraire transpire la pauvreté.
Endroit du décor :

Envers du décor :
Casa de Simon :






Nous partons visiter la propriété qui est en réalité une ferme bio avec 2 ha de cultures maraîchères. La propriétaire, Marina, anime des formations à l’agriculture bio et accueille des groupes pour des conférences. On nous présente aussi les mascottes de la maison, les lamas. Moi, ils ne m’inspirent pas confiance. Mieux vaut rester à distance.

Nous dînerons sur place de plats préparés à base de produits du jardin, un vrai régal, dans une ambiance musicale agréable (musique classique !!! et  chants traditionnels).

Nous passons une nuit réparatrice et profitons une nouvelle fois d’un petit déjeuner gargantuesque ! Tant mieux car aujourd’hui les difficultés commencent vraiment avec 40 km à parcourir dont les 10 derniers avec des dénivelés à vous faire péter les jantes du pino.










Le paysage est époustouflant. Nous serpentons sur une route peu fréquentée avec des ravins abrupts peu engageants. Nous pousserons les vélos à quelques reprises mais globalement nous descendons à travers la montagne. Nous nous posons la question de notre destination de ce soir car entre Toacozo et Sigchos, il n’y a aucun hébergement et nous n’avons rien à manger donc difficile de camper. D’ailleurs, il serait difficile de trouver un endroit où planter la tente entre les falaises et le flanc de montagne.



Marina nous a parlé d’une tienda un peu avant Sigchos où nous pourrions peut-être trouver un pick-up pour faire les derniers kilomètres voire y être hébergés. Nous désespérons de le trouver. Nous demandons à des gens sur la route qui nous indiquent que le magasin se trouve à 5 km. Bon, 14 km plus tard, on a toujours rien vu ! Il va falloir relativiser sur les indications que nous recevons des gens du coin ! En général, il faut au moins doubler la distance.

Et puis miracle, la fameuse tienda « las manzanas », se tient devant nous. Nous faisons la connaissance de Nelly, propriétaire des lieux qui nous accueille avec une immense gentillesse. Décidément, les équatoriens font preuve d’une générosité exceptionnelle. Elle nous propose de dormir sur place mais nous savons que les 10 derniers km pour se rendre à Sigchos sont trop difficiles pour nous et une camionnette peut nous conduire là-haut en fin de journée. Nous choisissons donc de décliner l’offre de Nelly. Mais avant, elle nous emmène faire un petit tour avec une voiturette !




Nous chargeons les vélos et en route. Les enfants et moi devant et Greg à l’arrière de la camionnette  avec les ouvriers agricoles qui rentrent chez eux ET les pinos et tous nos bagages ! Mais tout le monde a le sourire ! Nous trouvons un hôtel sympa sur place (El Dino) dont les propriétaires sont charmants. Le lendemain avant de partir, on nous proposera de goûter à la gnôle locale. Devinez qui en a pris ?!

Cleo, le sympathique propriétaire de l'hôtel :

En route pour Chugchilan ! Nous partons sous un soleil magnifique sur une route qui serpente raisonnablement. Comme d’habitude, notre ascension est accompagnée des klaxons et des bonjours des automobilistes.




A flanc de montagne, des feux (spontanés?) brûlent une partie de la journée. Les derniers km sont les plus durs, car le village de Chugchilan est perché en haut d’une côte.





Nous arrivons dans une auberge super sympa, occupée par de nombreux randonneurs dont plusieurs groupes de français. Les enfants font la connaissance de Chiara et de sa maman Nathalie, qui se sont installées depuis peu à Quito. Ils passeront la soirée à organiser une fête d' Halloween et ont invité toute l’auberge à venir à leur soirée.






Nous passerons une agréable soirée en compagnie de Caroline et Jérémie, un couple qui voyage à pied en Amérique du Sud. Nous aurons même droit à un spectacle de la part des enfants. Au petit matin, l’air est frais mais le soleil est toujours au RDV ! Nous partirons gaillards pour grimper jusqu’à Quilotoa niché à 3900 m d’altitude !









Bon ça ne durera pas ! Nous finirons la journée complètement à plat dans un brouillard dense, sous la pluie et après avoir poussé les vélos sur 2 km pendant une heure. Je vous laisse imaginer l’ambiance familiale ! La route passe par un pont qui s’est effondré il y a quelques mois et une déviation sommaire, symbolisée par des tas de pierres au milieu de la route, indique le danger. On a du mal à croire que les bus et les camions arrivent à passer.




Enfin nous sommes en haut de la côte, nous prions pour que ça descende car nous sommes à bout de forces. Nous déboulons à proximité d’une auberge entourée d’un épais brouillard. Nous poserons les valises ici, harassés. L’hôtel se révèle super cosy et nous nous réchauffons doucement sous un brasero. Il en faut peu pour être heureux !


En fin de journée, lorsque le brouillard se lève, nous constaterons que le village de Quilotoa est juste en face de l’hôtel !
La nuit fût bonne et réparatrice ! Avant de se remettre en selle, nous partons à la rencontre du fameux cratère de Quilotoa. Magnifique ! Nous n’irons pas jusqu’en bas, la journée d’hier ayant déjà puisé dans nos réserves d’énergie.








Mais la route descend aujourd’hui ! Trop bon ! Nous arriverons sans mal à Zumbahua où la fête bat son plein. Ici, la Toussaint est marquée par plusieurs jours de congés pour tout le monde. Malheureusement pour nous, le trafic routier est intense et les 20 km qui nous séparent de notre prochaine étape s’avère être le parcours du combattant sans oublier le dénivelé vertigineux. Greg s’est fait tailler un short dans une montée, de vrais malades du volant. Nous réfléchissons à une alternative moins dangereuse lorsque nous rencontrons 2 françaises avec lesquelles nous discutons un moment. Marie vient depuis des années en Equateur, notamment pour aider à l’hôpital local. Elle nous aidera à trouver une camionnette pour nous emmener directement à Latacunga. Etant presque à court d’argent (on s’est encore fait avoir avec l’absence totale de distributeur depuis 5 jours), c’est la meilleure solution pour le moment. En plus, coup de chance, il y a une grande fête à Latacunga ce week-end !


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