Mercredi 1er novembre
Après la joie enivrante de la descente du Cotopaxi que nous avions eu
tellement de mal à monter, nous voilà repartis à l’assaut de la cordillère mais
cette fois-ci de l’autre côté de la panaméricaine ! Il y a même un pont
pour l’enjamber ! Nous ne savons pas vraiment où dormir ce soir mais on se
lance quand même dans la montée ! Bon, on pensait trouver un petit resto
pour avaler notre traditionnel almuerzo mais nada ! Rien n’est ouvert, on
a oublié qu’on était dimanche, grrrr…
On finit par atterrir dans une hacienda luxueuse qui fait
hôtel-restaurant. Nous sommes les seuls clients visiblement. Après un déjeuner
un peu léger à notre goût vu le prix, nous repartons (la chambre d’hôtel n’est
vraiment pas dans notre budget).
Nous arrivons en fin de journée, à Toacazo, petit village flanqué au pied de la
montagne. L’ambiance est particulière, les gens nous dévisagent, surpris de
voir débouler des gringos, sur de drôles de montures ! Malgré une évidente
pauvreté générale, les gens répondent avec un grand sourire à nos saluts et nous
ne ressentons aucune animosité à notre égard. Par contre, nous n’apercevons
nulle part une quelconque enseigne d’hôtel. Une dame nous indique la
« casa de Simon » à quelques rues de là. Nous suivons les indications
mais au bout de quelques mètres, le doute s’installe. Nous roulons sur une
route défoncée qui longe des baraques minuscules, en parpaing et souvent en
cours de construction. Puis soudain, au milieu de cette allée, apparaît une
immense maison en bois, qui dénote vraiment dans ce décor désolé. C’est bien la
casa de Simon. Nous sommes accueillis avec beaucoup de gentillesse par les
propriétaires et découvrons ahuris le confort de la maison, il y a même une
douche avec des jets dans notre chambre. Les loulous sont ravis et prennent
possession des lieux. On avoue que jamais nous n’aurions imaginé trouver une
telle demeure dans ce quartier qui au contraire transpire la pauvreté.
Endroit du décor :
Envers du décor :
Casa de Simon :
Nous partons visiter la propriété qui est en réalité une ferme bio avec
2 ha de cultures maraîchères. La propriétaire, Marina, anime des formations à
l’agriculture bio et accueille des groupes pour des conférences. On nous
présente aussi les mascottes de la maison, les lamas. Moi, ils ne m’inspirent
pas confiance. Mieux vaut rester à distance.
Nous dînerons sur place de plats préparés à base de produits du jardin,
un vrai régal, dans une ambiance musicale agréable (musique classique !!!
et chants traditionnels).
Nous passons une nuit réparatrice et profitons une nouvelle fois d’un
petit déjeuner gargantuesque ! Tant mieux car aujourd’hui les difficultés
commencent vraiment avec 40 km à parcourir dont les 10 derniers avec des
dénivelés à vous faire péter les jantes du pino.
Le paysage est époustouflant. Nous serpentons sur une route peu fréquentée avec des ravins abrupts peu engageants. Nous pousserons les vélos à quelques reprises mais globalement nous descendons à travers la montagne. Nous nous posons la question de notre destination de ce soir car entre Toacozo et Sigchos, il n’y a aucun hébergement et nous n’avons rien à manger donc difficile de camper. D’ailleurs, il serait difficile de trouver un endroit où planter la tente entre les falaises et le flanc de montagne.
Marina nous a parlé d’une tienda un peu avant Sigchos où nous pourrions
peut-être trouver un pick-up pour faire les derniers kilomètres voire y être
hébergés. Nous désespérons de le trouver. Nous demandons à des gens sur la
route qui nous indiquent que le magasin se trouve à 5 km. Bon, 14 km plus tard,
on a toujours rien vu ! Il va falloir relativiser sur les indications que
nous recevons des gens du coin ! En général, il faut au moins doubler la
distance.
Et puis miracle, la fameuse tienda « las manzanas », se tient
devant nous. Nous faisons la connaissance de Nelly, propriétaire des lieux qui
nous accueille avec une immense gentillesse. Décidément, les équatoriens font
preuve d’une générosité exceptionnelle. Elle nous propose de dormir sur place
mais nous savons que les 10 derniers km pour se rendre à Sigchos sont trop
difficiles pour nous et une camionnette peut nous conduire là-haut en fin de
journée. Nous choisissons donc de décliner l’offre de Nelly. Mais avant, elle
nous emmène faire un petit tour avec une voiturette !
Nous chargeons les vélos et en route. Les enfants et moi devant et Greg
à l’arrière de la camionnette avec les
ouvriers agricoles qui rentrent chez eux ET les pinos et tous nos
bagages ! Mais tout le monde a le sourire ! Nous trouvons un hôtel sympa sur place (El Dino) dont les propriétaires
sont charmants. Le lendemain avant de partir, on nous proposera de goûter à la
gnôle locale. Devinez qui en a pris ?!
Cleo, le sympathique propriétaire de l'hôtel :
En route pour Chugchilan ! Nous partons sous un soleil magnifique
sur une route qui serpente raisonnablement. Comme d’habitude, notre ascension est accompagnée des klaxons et des
bonjours des automobilistes.
A flanc de montagne, des feux (spontanés?) brûlent une partie de la journée. Les derniers km sont les plus durs, car le village de Chugchilan est perché en haut d’une côte.
Nous arrivons dans une auberge super sympa, occupée par de nombreux
randonneurs dont plusieurs groupes de français. Les enfants font la
connaissance de Chiara et de sa maman Nathalie, qui se sont installées depuis
peu à Quito. Ils passeront la soirée à organiser une fête d' Halloween et ont
invité toute l’auberge à venir à leur soirée.
Nous passerons une agréable soirée en compagnie de Caroline et Jérémie,
un couple qui voyage à pied en Amérique du Sud. Nous aurons même droit à un
spectacle de la part des enfants. Au petit matin, l’air est frais mais le soleil est toujours au
RDV ! Nous partirons gaillards pour grimper jusqu’à Quilotoa niché à 3900
m d’altitude !
Bon ça ne durera pas ! Nous finirons la journée complètement à
plat dans un brouillard dense, sous la pluie et après avoir poussé les vélos
sur 2 km pendant une heure. Je vous laisse imaginer l’ambiance familiale !
La route passe par un pont qui s’est effondré il y a quelques mois et une
déviation sommaire, symbolisée par des tas de pierres au milieu de la route,
indique le danger. On a du mal à croire que les bus et les camions arrivent à
passer.
Enfin nous sommes en haut de la côte, nous prions pour que ça descende
car nous sommes à bout de forces. Nous déboulons à proximité d’une auberge entourée d’un épais brouillard. Nous poserons les valises ici, harassés.
L’hôtel se révèle super cosy et nous nous réchauffons doucement sous un
brasero. Il en faut peu pour être heureux !
En fin de journée, lorsque le brouillard se lève, nous constaterons que
le village de Quilotoa est juste en face de l’hôtel !
La nuit fût bonne et réparatrice ! Avant de se remettre en selle,
nous partons à la rencontre du fameux cratère de Quilotoa. Magnifique !
Nous n’irons pas jusqu’en bas, la journée d’hier ayant déjà puisé dans nos réserves
d’énergie.
Mais la route descend aujourd’hui ! Trop bon ! Nous
arriverons sans mal à Zumbahua où la fête bat son plein. Ici, la Toussaint est
marquée par plusieurs jours de congés pour tout le monde. Malheureusement pour
nous, le trafic routier est intense et les 20 km qui nous séparent de notre
prochaine étape s’avère être le parcours du combattant sans oublier le dénivelé
vertigineux. Greg s’est fait tailler un short dans une montée, de vrais malades
du volant. Nous réfléchissons à une alternative moins dangereuse lorsque nous
rencontrons 2 françaises avec lesquelles nous discutons un moment. Marie vient
depuis des années en Equateur, notamment pour aider à l’hôpital local. Elle
nous aidera à trouver une camionnette pour nous emmener directement à
Latacunga. Etant presque à court d’argent (on s’est encore fait avoir avec
l’absence totale de distributeur depuis 5 jours), c’est la meilleure solution
pour le moment. En plus, coup de chance, il y a une grande fête à Latacunga ce
week-end !
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