Vendredi
25 novembre
Nous arrivons à Puyo avec l’envie de faire un périple dans la
forêt amazonienne. Nous tentons donc dès notre arrivée à l’hôtel "El Colibri" (Chaudement recommandé – Accueil adorable de la propriétaire et
de sa fille) de dénicher une bonne affaire pour tenter d’aller
observer de près les oiseaux de la jungle …
Ce sera une mission impossible : en tout premier lieu, nous rencontrerons l’agence avec laquelle l’hôtel est en contact. Les prix sont tellement exorbitants que nous abandonnerons immédiatement cette piste (650 dollars pour nous 4 – 3 jours - 2 nuits : et pepino (!) sur le gâteau pour ce prix là on peut même rencontrer un chaman, pour de vrai!!!)
Résultat, on se décide à grimper vers la ville de Tena, encore
plus enclavée dans la forêt. Nous y avons un contact, Katherine, la
nièce de Marco. Nous partons en bus sous une chaleur étouffante !
Dans le bus, je me rends compte que les batteries de mon appareil
photo sont vides, les affaires (et les vélos) étant restées à
l’hôtel, impossible de recharger. Gloups, j’aurais du y voir un
signe !
Nous sommes accueillis encore une fois avec beaucoup de gentillesse
par Katherine et Jonathan qui nous hébergerons dans leur
appartement. Ils nous aideront à chercher des excursions mais il
faut se rendre à l’évidence, les prix d’un tour dans la jungle
restent exorbitants.
Nous décidons de nous enfoncer toujours plus loin dans la forêt,
direction (en bus) : Misahualli. L’espoir revient ! Nous
débarquons sur place et filons vers la plage où nous croisons des
singes ! Mais aussi plein de touristes qui les photographies et
des locaux qui les attirent avec de la nourriture. Nous croiserons
également plusieurs personnes portant un serpent avec lequel nous
pouvons nous faire photographier pour la modique somme d’1 dollar !
Notre espoir se volatilise … Et Babaco (promis c’est le dernier)
sur le gâteau, nous nous faisons dévorer non pas par des moustiques
mais par des petites mouches minuscules dont la piqûre va nous
gratter pendant des jours. Grrrrr !
Après réflexion, nous n’abandonnons toujours pas. Il doit bien y avoir un moyen de partir observer des oiseaux avec un guide sans que cela nous coûte les yeux de la tête ?!
Greg part en quête d’une pirogue qui pourrait nous amener dans un
petit village à quelques dizaines de km de Misahualli. Nous
pourrions y aller en bus mais l’idée d’y aller par le Rio Napo
nous séduit beaucoup plus ! Les premières tentatives pour
embarquer se soldent par un échec. Soit on nous propose un tour (60
dollars par personne pour la journée) soit on nous propose un prix
surréaliste pour effectuer ces quelques km (il faut quand même
savoir que le prix de l’essence en Equateur est vraiment bon
marché). Finalement, à force de discuter, attendre, discuter
attendre, nous tombons enfin d’accord avec un conducteur de
pirogue. C’est parti ! Nous naviguons vers le village
d’Ahuano, dans lequel il semblerait y avoir une casa familiale
relativement bon marché où nous pourrions passer la nuit voire
quelques jours si nous arrivons à rencontrer un guide ornitho.
Nous remontons le fleuve et croisons de nombreux lodges luxueux hors
de portée de notre bourse. Nous finissons par arriver à destination
et Greg débarque en premier pour voir si une chambre est disponible
pour nous. Les enfants et moi patientons dans la pirogue. Il fait une
drôle de tête. La casa décrite comme rustique dans le Lonely
Planet est en réalité un bar et les propriétaires des lieux
semblent assez réticents d’accueillir une famille sur place. Mais
le prix annoncé est tellement dérisoire que nous décidons de
rester. Nous payons la pirogue et nous retrouvons sur la plage en
face de la casa. La personne avec laquelle Greg a discuté des
chambres arrive et nous indique qu’elle s’est trompée dans le
prix, il s’agit du prix pour une nuitée et non pour trois. Ça
commence ! Greg avait pourtant bien pris soins de lui faire
répéter 3 fois, histoire d’être bien sûr d’avoir bien
compris ! On est quelque peu échaudé mais le prix reste malgré
tout bien inférieur à celui des autres lodges et de toute façon la
pirogue est repartie… Nous pénétrons donc dans le bar, nous
sommes dimanche et visiblement les personnes présentes (c’est un
grand mot!) doivent être là depuis la veille. Nous nous installons
dans la chambre « rustique » et repartons nous promener
au village, histoire de patienter avant le repas du soir et éviter
l’ambiance « lendemain de beuverie ».
Au moins, l’avantage de dormir au-dessus d’un bar c’est qu’on
peut boire une bière facilement. Nous nous installons donc sur la
terrasse. Visiblement, notre présence ici a vite fait le tour du
village puisque l’on vient nous proposer rapidement des tours dans
la jungle. Nous tentons d’expliquer que nous sommes venus pour
observer des oiseaux mais il semble impossible d’envisager un tour
qui diffère de celui habituellement proposé aux touristes de
passage avec toujours un prix exorbitant. Nous commençons à nous
dire que cette sortie est impossible et nous décidons de nous
rabattre sur la visite d’un centre de sauvetage des animaux de la
jungle situé dans un affluent tout proche. Les femmes avec
lesquelles nous discutons durant le repas nous indique que nous
pouvons partir depuis la casa, traverser le rio pour une somme
modique (1,5 dollar par personne) et marcher jusqu’au centre. Ok,
notre programme de demain est fixé.
Il a plu durant toute la nuit, une pluie torrentielle. Au matin, le
niveau du Rio Napo a grimpé et nous hésitons à partir vadrouiller
avec nos petites baskets de rien du tout. Finalement, la femme d’hier
nous indique qu’une pirogue est prête à partir maintenant. Nous
lui redemandons le prix mais elle nous dit de voir avec le gars de la
pirogue. On aurait du se méfier car une fois à l’intérieur, le
prix annoncé est de 40 dollars pour 7 minutes de traversée. Greg
pique une crise et va dire son mécontentement au conducteur. Ce
dernier nous dit qu’il va voir avec la patronne du bar. Vous
connaissez l’histoire du serpent qui se mord la queue !
Heureusement, la visite du centre est très intéressante et nous
renvoie à une réalité du trafic des animaux sauvages toujours
aussi lucrative et jamais assez inquiétée.
A notre retour, je pars discuter avec la patronne du « malentendu » et elle me répond qu’elle va en parler avec le conducteur. On a vraiment l’impression d’être pris pour des imbéciles. Nous n’avons qu’une seule envie, reprendre le bus et déguerpir d’ici. Nous aurons finalement une superbe ristourne de 10 dollars ce qui revient à 30 dollars pour 14 minutes pirogue alors qu’hier nous avions fait 40 minutes de pirogue pour 25 dollars. Bref, nous repartons directement à Puyo avec, comme on dit au Québec, une petite crotte sur le cœur !
Anecdote
« caca-boudin » :
- le gars qui rentre en pleine nuit dans notre chambre « rustique »
sans verrou parce qu’il ne sait pas que nous l’occupons pour la
nuit.