lundi 27 novembre 2017

MOI : Gringos - TOI : pognon

Vendredi 25 novembre

Nous arrivons à Puyo avec l’envie de faire un périple dans la forêt amazonienne. Nous tentons donc dès notre arrivée à l’hôtel "El Colibri" (Chaudement recommandé – Accueil adorable de la propriétaire et de sa fille) de dénicher une bonne affaire pour tenter d’aller observer de près les oiseaux de la jungle …


Ce sera une mission impossible : en tout premier lieu, nous rencontrerons l’agence avec laquelle l’hôtel est en contact. Les prix sont tellement exorbitants que nous abandonnerons immédiatement cette piste (650 dollars pour nous 4 – 3 jours - 2 nuits : et pepino (!) sur le gâteau pour ce prix là on peut même rencontrer un chaman, pour de vrai!!!)






Résultat, on se décide à grimper vers la ville de Tena, encore plus enclavée dans la forêt. Nous y avons un contact, Katherine, la nièce de Marco. Nous partons en bus sous une chaleur étouffante ! Dans le bus, je me rends compte que les batteries de mon appareil photo sont vides, les affaires (et les vélos) étant restées à l’hôtel, impossible de recharger. Gloups, j’aurais du y voir un signe !

Nous sommes accueillis encore une fois avec beaucoup de gentillesse par Katherine et Jonathan qui nous hébergerons dans leur appartement. Ils nous aideront à chercher des excursions mais il faut se rendre à l’évidence, les prix d’un tour dans la jungle restent exorbitants.

Nous décidons de nous enfoncer toujours plus loin dans la forêt, direction (en bus) : Misahualli. L’espoir revient ! Nous débarquons sur place et filons vers la plage où nous croisons des singes ! Mais aussi plein de touristes qui les photographies et des locaux qui les attirent avec de la nourriture. Nous croiserons également plusieurs personnes portant un serpent avec lequel nous pouvons nous faire photographier pour la modique somme d’1 dollar ! Notre espoir se volatilise … Et Babaco (promis c’est le dernier) sur le gâteau, nous nous faisons dévorer non pas par des moustiques mais par des petites mouches minuscules dont la piqûre va nous gratter pendant des jours. Grrrrr !














Après réflexion, nous n’abandonnons toujours pas. Il doit bien y avoir un moyen de partir observer des oiseaux avec un guide sans que cela nous coûte les yeux de la tête ?!

Greg part en quête d’une pirogue qui pourrait nous amener dans un petit village à quelques dizaines de km de Misahualli. Nous pourrions y aller en bus mais l’idée d’y aller par le Rio Napo nous séduit beaucoup plus ! Les premières tentatives pour embarquer se soldent par un échec. Soit on nous propose un tour (60 dollars par personne pour la journée) soit on nous propose un prix surréaliste pour effectuer ces quelques km (il faut quand même savoir que le prix de l’essence en Equateur est vraiment bon marché). Finalement, à force de discuter, attendre, discuter attendre, nous tombons enfin d’accord avec un conducteur de pirogue. C’est parti ! Nous naviguons vers le village d’Ahuano, dans lequel il semblerait y avoir une casa familiale relativement bon marché où nous pourrions passer la nuit voire quelques jours si nous arrivons à rencontrer un guide ornitho.






Nous remontons le fleuve et croisons de nombreux lodges luxueux hors de portée de notre bourse. Nous finissons par arriver à destination et Greg débarque en premier pour voir si une chambre est disponible pour nous. Les enfants et moi patientons dans la pirogue. Il fait une drôle de tête. La casa décrite comme rustique dans le Lonely Planet est en réalité un bar et les propriétaires des lieux semblent assez réticents d’accueillir une famille sur place. Mais le prix annoncé est tellement dérisoire que nous décidons de rester. Nous payons la pirogue et nous retrouvons sur la plage en face de la casa. La personne avec laquelle Greg a discuté des chambres arrive et nous indique qu’elle s’est trompée dans le prix, il s’agit du prix pour une nuitée et non pour trois. Ça commence ! Greg avait pourtant bien pris soins de lui faire répéter 3 fois, histoire d’être bien sûr d’avoir bien compris ! On est quelque peu échaudé mais le prix reste malgré tout bien inférieur à celui des autres lodges et de toute façon la pirogue est repartie… Nous pénétrons donc dans le bar, nous sommes dimanche et visiblement les personnes présentes (c’est un grand mot!) doivent être là depuis la veille. Nous nous installons dans la chambre « rustique » et repartons nous promener au village, histoire de patienter avant le repas du soir et éviter l’ambiance « lendemain de beuverie ».

Au moins, l’avantage de dormir au-dessus d’un bar c’est qu’on peut boire une bière facilement. Nous nous installons donc sur la terrasse. Visiblement, notre présence ici a vite fait le tour du village puisque l’on vient nous proposer rapidement des tours dans la jungle. Nous tentons d’expliquer que nous sommes venus pour observer des oiseaux mais il semble impossible d’envisager un tour qui diffère de celui habituellement proposé aux touristes de passage avec toujours un prix exorbitant. Nous commençons à nous dire que cette sortie est impossible et nous décidons de nous rabattre sur la visite d’un centre de sauvetage des animaux de la jungle situé dans un affluent tout proche. Les femmes avec lesquelles nous discutons durant le repas nous indique que nous pouvons partir depuis la casa, traverser le rio pour une somme modique (1,5 dollar par personne) et marcher jusqu’au centre. Ok, notre programme de demain est fixé.

Il a plu durant toute la nuit, une pluie torrentielle. Au matin, le niveau du Rio Napo a grimpé et nous hésitons à partir vadrouiller avec nos petites baskets de rien du tout. Finalement, la femme d’hier nous indique qu’une pirogue est prête à partir maintenant. Nous lui redemandons le prix mais elle nous dit de voir avec le gars de la pirogue. On aurait du se méfier car une fois à l’intérieur, le prix annoncé est de 40 dollars pour 7 minutes de traversée. Greg pique une crise et va dire son mécontentement au conducteur. Ce dernier nous dit qu’il va voir avec la patronne du bar. Vous connaissez l’histoire du serpent qui se mord la queue !






Heureusement, la visite du centre est très intéressante et nous renvoie à une réalité du trafic des animaux sauvages toujours aussi lucrative et jamais assez inquiétée.




A notre retour, je pars discuter avec la patronne du « malentendu » et elle me répond qu’elle va en parler avec le conducteur. On a vraiment l’impression d’être pris pour des imbéciles. Nous n’avons qu’une seule envie, reprendre le bus et déguerpir d’ici. Nous aurons finalement une superbe ristourne de 10 dollars ce qui revient à 30 dollars pour 14 minutes pirogue alors qu’hier nous avions fait 40 minutes de pirogue pour 25 dollars. Bref, nous repartons directement à Puyo avec, comme on dit au Québec, une petite crotte sur le cœur !

Anecdote « caca-boudin » :
- le gars qui rentre en pleine nuit dans notre chambre « rustique » sans verrou parce qu’il ne sait pas que nous l’occupons pour la nuit.
 

dimanche 26 novembre 2017

PETITES PENSÉES EN VOYAGE


La rose n’est jamais sans épine
Proverbe Kurde

Florissante serait l’adjectif le plus adapté pour cette activité agricole. Aux alentours de Quito la culture de roses a pris le pas sur les autres productions. Les serres occupent désormais une large partie du paysage.



En 2015 étaient répertoriées environ 600 fermes floricoles s’étirant sur 4 000 hectares. Elles employaient près de 100 000 personnes, soit 85 % de la population locale.

La quasi totalité de la production, soit largement plus d’une centaine de milliers de tonnes, est destinée à l’export. Les chiffres diffèrent selon les sources. Cependant, la production de roses s’élève à plus de 711 millions d’euros. Représentant en valeur 10 % des exports non pétroliers, la rose arrive au troisième rang après la banane (7,5 millions de tonnes) et la crevette (39 mille tonnes). Mais avant le café (3,9 mille tonnes) et le cacao (240 mille tonnes) alors que le pays est un des plus gros producteurs mondiaux.

Marthita est ingénieure agronome et travaille à Latacunga pour l’exploitation floricole de Floranation. Elle et son mari Miguel nous y ont invités pour une visite.


Dans la Sierra, les exploitations agricoles bovines sont souvent et malheureusement envahies de déchets. Ici, nous sommes agréablement surpris par les abords accueillants et entretenus.
La production est dictée par les grandes dates. Ainsi, en prévision de la Saint Valentin, la culture est massivement orientée vers les roses rouges. Notre visite est rythmée par la description de la production. Tout est réfléchi : l’eau pompée dans la rivière en respectant son niveau, l’atmosphère des serres, la gestion des produits phytosanitaires par informatique, le traitement des déchets verts,….
Cette maîtrise technique est cohérente avec la réussite économique de la production.





Les employés sont majoritairement des femmes, plus minutieuses. Miguel insiste sur la qualité des conditions de travail : respect des heures, suivi médical, repas à la cantine de l’exploitation,… Je n’ai pas le détail mais dans les fermes floricoles les salaires peuvent atteindre le double du salaire minimum. Les employés restent ici des années tandis qu’ailleurs ils ne font souvent qu’une saison. Et en cas de démission d’un salarié, sa famille se presse de présenter un nouveau candidat.
Miguel précise que les conditions de travail sont loin d’être aussi bonnes ailleurs.



Les conditions peuvent être, effectivement, très difficiles. C’est un travail manuel, avec des périodes intenses, dans l’ambiance des serres pour un salaire pas toujours en adéquation. Et il n’y a pas forcément d’alternative d'emploi puisque la floriculture est ici l’activité principale.
Dans cette production, les inégalités sociales existent aussi. Un proverbe français dit « Le chemin de la fortune est parsemé de fleurs et d’épines ». Le partage n’est cependant pas équilibré.

La plus sournoise des épines est forcément cachée. L’utilisation de grandes quantités de produits phytosanitaires, l’atmosphère confinée des serres et l’absence de protection individuelle seraient à l’origine de nombreux maux. Cancers, affections congénitales, troubles neurologiques,… Les employés n’ont pas toujours conscience de ce danger invisible et le lien de cause à effet est difficile à démontrer. Mais les médecins s’insurgent et la population prend conscience.

Alors que faire ? Les syndicats ont ici un rôle majeur pour la protection des employés. A l’autre bout de la chaîne, les consommateurs ont une responsabilité. Il existe ainsi différents labels : Max Havelaar/Fairtrade, Flower label program, Florecuador,… qui peuvent orienter les achats. Reste à vérifier la source de ces labels, leur cahier des charges, si les exploitations les respectent, quels organismes réalisent les vérifications,…
Cependant, je doute que l’amoureux transi ait cette prise de conscience lorsqu’il achète un bouquet de roses pour l’objet de son cœur.
Floranation a les labels suivants Carbonocero, CYD & Smart Planet, Rainforest Alliance, Business Alliance for Secure Commerce. Il est également possible de lire dans les locaux de l’exploitation des affichettes pour la protection sociale.
Gardons espoir.


Les fleurs inondent donc le marché mondial. Des millions de tonnes. Ces fleurs peuvent abriter des insectes. Qui eux même peuvent être vecteurs de maladies.
Parmi les maladies émergentes observées dans le monde, citons deux exemples en France. La Fièvre Catarrhale Ovine (FCO) est arrivé en 2006 depuis les Pays-Bas. Le virus de Schmallenberg (SBV) qui touche les ruminants, a été découvert en 2011 dans cette ville. Ces virus sont portés par des insectes, des culicoides. Ni la répartition de la FCO, ni la biologie de culicoides et l’absence de cas pourtant très caractéristiques de forme congénitale de SBV ne pouvaient laisser craindre l’apparition de ces épidémies depuis le nord de l’Europe.
En particulier depuis la région de Maastricht. Cette ville est la plaque tournante du commerce international de fleurs. L’introduction de ces maladies virales par le commerce de fleurs porteuses d’insectes vecteurs est une hypothèse sérieusement soutenue par les épidémiologistes.

Bienvenue dans le village mondial.





vendredi 24 novembre 2017

Banos et plouf !

Vendredi 18 novembre

Nous avons quitté le cœur gros nos hôtes de quelques jours maintenant devenus de vrais amis ! Merci mille fois Maria et Adolfo, nous espérons vous revoir un de ces 4, au détour des Galapagos !

Nous partons dorénavant vers le sud et allons descendre en altitude pour rejoindre la forêt équatoriale ! Mais comme toujours en Equateur, avant de descendre il faut grimper et pas qu’un peu ! 

  Notre devise : avant l'effort le réconfort !
 Tomates del arbol : un fruit délicieux, surtout en jus !
 Un burro : Raf va être jaloux !
 Les églises sont plus funky ici, non ?



On paie nos quelques jours à pied ! Mais le paysage est superbe et surtout annonciateur d’un changement radical d’environnement ! Fini les prairies sèches du nord, bonjour bananier, palmier et arbustes fleuris en tous genres ! 



Mais parfois, nous croisons aussi des décharges à ciel ouvert ... 

Nous éviterons la panaméricaine et emprunterons une jolie route secondaire qui passa par Patate (bon c’est nul, mais ça nous fait bien poiler avec les loulous!).










Les derniers km avant Banos serpentent le long d’un rio encaissé dans une vallée abrupte. Le vent s’y engouffre en rafales brutales qui nous frappent évidemment en pleine figure (constat n° 1 du cyclo : le vent est toujours dans le mauvais sens!).





Nous prenons nos quartiers dans un camping proche du centre-ville (Camping Montano : on est même sur leur page FB !). Le propriétaire, Fabricio est super sympa et nous y faisons de nombreuses rencontres avec des voyageurs de tous les pays … 

 


Autant vous le dire tout de suite, Greg et moi avons largement contribué à faire augmenter la moyenne d’âge !!! Les voyages forment la jeunesse et ici les jeun’s l’appliquent scrupuleusement !!! 
 



Une des particularités de Banos, ce sont ses thermes avec des bains archi-brûlants issus des eaux souterraines réchauffées par le volcan Tungurahua. Nous y passerons plusieurs heures (jusqu’à la fermeture, en fait, à la nuit tombée) et « Guava » sur le gâteau (vous irez voir sur le net à quoi ça rassemble), nous faisons la connaissance d’une famille espagnole qui voyage en camping-car depuis pas mal de temps et pour encore quelques années semble-t’il ! Une belle rencontre pour tout le monde et des nouvelles aventures à suivre ! AC en Familia
 



Le lendemain, après une visite du centre historique, nous montons (en bus!) jusqu’à la casa del arbol pour tenter d’apercevoir le somment du volcan mais ce dernier fait son précieux et ne dévoilera rien de son cratère ! Tant pis, nous ferons la descente à pied qui nous laissera des crampes terribles durant plusieurs jours !!! Décidément, je préfère le vélo !


 Une spécialité de Banos : un espèce de caramel parfumé aux agrumes !


 Les thermes plus anciens de la ville ! Nous, nous sommes allés aux nouveaux, avec tobogan SVP !

 Les anciens lavoirs
 Et hop, en haut de la montagne !







Nous repartons en direction de Puyo dorénavant et « Maracuya » sur le gâteau (hihihi, vous allez être incollables sur les fruits exotiques !), la route est une longue descente à travers la vallée tropicale ! De nombreux tunnels se trouvent sur la route mais des voies alternatives réservées aux vélos et aux mini-bus touristiques « les chivas » nous permettent de les éviter au grand désespoir de Lylwenn qui voudraient tous les emprunter ! 









Nous dénicherons un joli camping sur la route pour passer la nuit (Camping Paraiso : on est encore sur leur page FB) ! Mais avant, en route pour la visite de THE cascade « Pailon del Diablo » qui mérite bien son nom ! 
























  

Au camping, nous ferons la connaissance de Loua dont le papa est le gérant du camping et d’une autre famille qui voyage aussi … en camping-car (Los Carrascos !)

Notre arrivée à Puyo se fera dans une ambiance humide puisque nous roulerons une partie de l’après-midi sous une pluie torrentielle … mais chaude ! Vive la selva !




Série spéciale « ANECDOTES » :

Les anecdotes « banana split » = les sympas, celles qu’on savoure avec délice !

- se faire offrir une bouteille d’eau en roulant par des automobilistes admiratifs MAIS apitoyés
- Lylwenn qui dit « je sais comment on dit CHAT en espagnol : BISCUIT !!! » (en réalité c’est GATO!!!)
- l’utilisation excessive de la cuillère à soupe même pour manger la cuisse de poulet ! Bien souvent, il n’y a que ce couvert disponible dans les petits restaurants !
- les enfants ont pris l'habitude de sortir tous leurs jouets dès que nous arrivons à notre étape du soir que ce soit à l'hôtel ou dans la tente. Ils appellent cela leur laboratoire !


Les anecdotes « caca-boudin » = les bof… mais on finira par en rire (ou pas) !
- les descentes en trombe du bus au dernier moment puisque personne n’annonce les arrêts et l’oubli d’un sac à dos (Fanch), de la liseuse (Célia) !
- dans la série des oublis et/pertes : tout récemment les sardines de la tente (gloups!!!!), la casquette de Lylwenn (elle est ravie car elle va en avoir une neuve ;-)
- les chiens qui nous coursent !