dimanche 22 avril 2018

PETITES PENSÉES EN VOYAGE

Traces et histoires

Au petit matin, sur des dunes de sable de l’Altiplano bolivien, des traces témoignent de l’activité de petits animaux, scarabées et rongeurs. Elles n’ont que quelques heures, imprimées durant la nuit. Elles ne dureront pas plus, bientôt balayées par le vent violent. Elles sont furtives, comme les êtres qui les ont laissées.





Ailleurs, dans le parc bolivien de Torotoro, le témoignage est bien différent. Des animaux plus imposants (brontosaures, diplodocus, vélociraptors, tyrannosaures,…) ont laissé des traces profondes. Le sol boueux du crétacé supérieur, marqué par ces empreintes, s’est solidifié en argilite. Ces traces sont vieilles de cent à soixante millions d’années.
Comment appréhender ce qui nous sépare de ces animaux d’un autre temps ? Selon l’INSEE, l’espérance de vie d’un homme en 2015 était de 85 ans en France. Si cette vie d’homme était représentée par un millimètre, l’âge des plus vieilles traces serait représenté par un kilomètre, cent soixante-seize mètres et quarante sept centimètres. Fasciné devant le sol de Torotoro, je me demande combien de pas aurait du faire l’ankylosaure pour couvrir cette distance...
Si le parc remplit son rôle, elles seront conservées encore longtemps. Les quelques deux milles cinq cent traces n’ont pas encore toutes été étudiées et d’autres restent probablement à découvrir.








mercredi 11 avril 2018

PETITES PENSÉES EN VOYAGE

La douche électrique

Même si les réceptionnistes des hôtels l’affirment, il faut s’assurer du bon fonctionnement de la douche avant de payer sa chambre. En Amérique du Sud, le premier type de douche fonctionne au gaz, laissant couler une eau relativement tiède quand la bouteille n’est pas vide. Le deuxième type est électrique.


Probablement dans un soucis d’ergonomie, l’installation électrique est à proximité immédiate du robinet et du pommeau. On peut en effet lire certaines notices expliquant qu’il faut d’abord ouvrir le robinet puis fermer l’interrupteur pour obtenir de l’eau chaude. Inversement, après sa toilette, il faut ouvrir l’interrupteur avant de fermer le robinet. Ce type d’installation n’est pas exactement conforme à nos normes de sécurité.
L’eau n’est pas forcément chaude pour autant. On peut en revanche sentir des odeurs de plastique brulé et recevoir des petites décharges électriques. Il faut vraiment avoir quelques journées de vélo derrière soi pour se motiver...
Est-ce l’eau froide ou les électrochocs qui éveillent le plus et poussent à la réflexion ? Selon l’OMS : « Un minimum vital de 20 litres d’eau par jour et par personne est préconisé pour répondre aux besoins fondamentaux d’hydratation et d’hygiène personnelle. ». Sir cinq groupes de pays, la France fait partie du deuxième le plus consommateur d’eau avec 130 à 160 litres par jour et par personne contre le quatrième, dont fait partie l’Amérique latine, avec 50 à 100 litres (Eurostat, Ifen et Conseil mondial de l’eau).
Un français consomme en moyenne 148 litres par jour (103 dans les Côtes d’Armor et 324 dans les Alpes Maritimes) dont seulement 1 % pour la boisson mais 39 % pour le bain et la douche (Le Monde, 16 octobre 2015).
Chez nous, sans même y penser, nous contrôlons le débit et la température de l’eau d’une simple manipulation du mitigeur. Nous devrions garder à l’esprit que l’eau chaude n’est pas une évidence et réduire notre consommation.

La Bolivie aux mille visages !

Mardi 10 avril 2018 – Uyuni

Nous quittons La Paz, non sans difficulté, compte-tenu du dénivelé démentiel qui entoure la ville ! Malheureusement nos pinos ne rentrent pas dans le téléphérique, ça aurait été plus simple ! Nous sommes contraints de trouver un taxi pour remonter vers le terminal de bus. De là, nous prenons un bus pour Patacamaya, histoire d'éviter 150 km d'autoroute qui nous semblent franchement inintéressants. Et oh miracle, nous découvrons que nos pinos rentrent debout dans les soutes, trop génial !



Merci Catalina et William pour les chocolats !!!





Patacamaya n'a rien de glamour mais nous n'y dormirons qu'une nuit, juste le temps de rencontrer un couple de suédois à vélo qui revient tout juste du Salar et nous apprend que ce dernier est encore sous l'eau. Notre prochaine destination : le parc national Sajama à quelques 150 km de là.


 Ça faisait longtemps que nous n'avions pas fait une spéciale dédicace !!!


Dès le premier jour, nous sommes dans l'ambiance avec en fond d'écran le fameux volcan "Sajama", culminant à 6500 m et plus haut point de Bolivie. Nous mettrons 4 jours à rejoindre le volcan et 3 bivouacs tous plus ahurissants les uns que les autres. Points communs entre les 3 bivouacs : un vent violent à partir de 16h et un froid polaire durant la nuit. Mais les duvets font bien leur boulot et nous passons malgré tout des nuits à peu près confortables. 



 Toujours la poisse du côté du pino des garçons !




Youpi !!!

 Pas rassurant !





 Tours funéraires en terre


 Premier bivouac










Et le lendemain ...






Attention ! Traversée de ....


 Bon ben on va prendre du lama alors ...



 Et toujours le Sajama en toile de fond !

 




 On dirait un dinosaure non ?! 

 Deuxième bivouac 
 Et le lendemain ...

 L'école en mode bivouac !

On se rapproche !


Nous espérions arriver dans le parc en 3 jours ... l'entrée du parc nous souriait...pas pour longtemps ! Nous faisons la découverte de ce que nous redoutions en Bolivie : la piste ensablée sur la quasi-totalité ou la planche à laver sur l'autre partie. Il est 17h, le village de Sajama est à 10 km et il nous reste 1h de jour. Bon, ben on y va et on pousse, on tombe, on grogne et on en bave ...
1 heure plus tard, nous n'avons fait que 4 km et le soleil se couche, le vent est violent et le froid nous tombe dessus sans prévenir, il gèle. Nous demandons à nous abriter derrière le mur d'une petite maison en terre habitée par un couple de vieux paysans boliviens. Ils nous accueillent très gentiment et nous laissent nous installer... au milieu des restes de leurs repas quotidiens, des os de lamas !!!! On trouve aussi une tête de lama décapitée, mais rassurez-vous, y'a pas de photos (de la tête) !




Le lendemain, le spectacle est juste grandiose, le volcan est sous nos yeux, majestueux ! Le papi bolivien nous emmène voir son dernier protégé, un petit alpaga de quelques semaines, qu'il garde enfermée la nuit avec sa maman !








 Au menu du p'tit déj : pain rassis et confiture !


 


Nous terminons la piste dans la matinée (notre record de la plus courte distance – 5km - pour un temps de trajet de 2h !!!) pour découvrir le charmant, petit village de Sajama. Nous dénichons une chambre trop jolie (Hospedaje Alpaquita) et partons déambuler dans le parc. Bon, règle numéro 1 : se couvrir chaudement à partir de 15h ! Nous reviendrons au village frigorifiés !












Le parc possède un champ de geysers à 8 km du village que nous rejoignons en vélo. Oui, oui, c'est un pari que nous faisons, croisant les doigts pour que la piste soit plus clémente que la veille ! Gagné, nous passons (à vide) sans problème particulier ! Le paysage est surréaliste avec ses trous d'eau en ébullition et les fumées de vapeur qui s'en échappent. Nous y passerons le reste de la journée à rôtir au bords des geysers !



















En fin de journée, nous faisons la connaissance de 2 couples de français (Stéphanie et Baptiste ; Eden et Thomas) voyageant autour du monde, sac sur le dos ! Nous passerons la journée du lendemain en leur compagnie autour de la laguna Huanacota !


 Avec des copains !




Après de nombreuses discussions et tergiversations autour de notre parcours prochain, de notre état de fatigue et surtout faute de distributeur d'argent disponible dans un rayon de 150 km (Patacamaya), nous décidons de rebrousser chemin en voiture et de délaisser nos vélos quelques jours. Le fils de la propriétaire de l'hôtel nous propose de nous emmener jusqu'à Patacamaya en pick-up, nous ne mettons que quelques secondes à accepter ! La gentille propriétaire de l'hôtel nous adresse un adieu chaleureux et embrasse les enfants comme si c'était les siens ! C'est parti, il est 5h du matin, nous grimpons dans la voiture avec les vélos et nous aurons droit à un magnifique lever de soleil avant d'arriver ! Après un petit-déj matinal, nous tombons sur Eden et Thomas qui ont pris le collectivo de bonne heure ! Ils se rendent également à Cochabamba puis au parc Torotoro, nos prochaines destinations ! C'est décidé, nous ferons le voyage tous ensemble en bus ! Juste le temps de trouver un bus adapté, et hop les pinos chargés des sacoches s'engouffrent (toujours) debout dans les soutes et nous nous entassons tant bien que mal dans le bus sur-bondé !


Passage de cordillère et changement de climat

La route est éprouvante et nous sommes confirmés dans notre choix de transport. C'était juste horrible à faire en vélo. La route est en travaux, la poussière étouffante et la circulation impossible !
Par contre, nous retrouvons avec délice un climat chaud et agréable et nous faisons tomber doudoune et pantalon pour enfiler short et robe ! Il y a même plein de fruits frais ! Le bonheur !
Nous passons 2 jours sur place à déambuler dans les marchés et profiter des douces soirées !






Nous reprenons tous les 6 la route en collectivo pour rejoindre le parc de Torotoro. Le trajet représente une vraie expédition : 7 heures de trajet pour réaliser 135 km ! En effet, nous nous enfonçons sur une route rocailleuse en travaux qui monte et descend, dans une chaleur suffocante ! Mais, nous ne regrettons rien. L'arrivée dans la ville de Torotoro, étonnamment grande et fournie vu l'éloignement, nous émerveille. La géologie du lieu est juste incroyable et de nouveau, les chants des perruches nous accompagnent ! Et petite cerise sur le gâteau, nous dénichons un super hôtel ("Como en casa") avec cours intérieure et confort incomparable ! Au programme, 2 jours de découverte du parc en compagnie d'un guide (obligatoire).





Notre premier jour de visite prendra toute la journée pour découvrir d'une part la "ciudad de Ithas", la ville de pierre, formation rocheuse naturelle ressemblant à une structure intérieure de cathédrale et d'autre part, la visite d'une grotte en mode spéléo. Le tout dans un paysage grandiose, haut perché dans la sierra. Petit point négatif, notre guide, imposé par le parc, ne nous calcule pas du tout et c'est à peine si il nous adresse deux mots. Malgré tout, il nous guidera adroitement dans la grotte et portera Lylwenn lors des passages délicats.




































La grotte, parlons en ! Nous n'avions aucune idée de ce qui nous attendait et pensions vaguement à une visite soft et facile ! Et bien pas du tout ! Avis aux claustros, fuyez ! Équipés de nos casques et frontales, nous descendons dans une immense caverne au plafond garnis de stalactites mais ça n'a pas duré. Rapidement, nous nous retrouvons dans le noir, à sauter de pierre en pierre pour éviter les flaques d'eau, puis à ramper dans des goulots ultra-étroits dans la boue et à glisser le long des parois pour s'enfoncer toujours plus loin... A un moment donné, notre guide nous demande de nous engouffrer dans une faille et ferme la marche... lorsque Thomas nous annonce que le guide a pris un autre chemin... QUOI ???! Je vous laisse imaginer les différents scenarii qui se bousculent dans notre tête durant les quelques secondes qui suivent la déclaration de Thomas et avant d'entendre la voix de notre guide qui, petit comique, a pris un autre chemin, histoire de rigoler un peu !!! Nous débouchons sur un petit lac intérieur où vivent quelques poissons. L'expérience est magique ! Nous ressortons fatigués mais enchantés par la visite. Ce soir, nous profiterons de la douceur de la nuit à siroter des cocktails (vive les happy hours !).



























Le lendemain, changement de décor, nous suivons la piste des dinosaures ! En effet, le parc est réputé pour la présence de centaines d'empreintes de dinosaures fossilisées. Notre guide du jour, Placido (il est né le jour de la Saint Placide !!!), se révèle bien différent de celui de la veille : chaleureux, professionnel et prévenant. Nous découvrons, émerveillés, les trésors laissés par les mastodontes. Les explications de Placido sont passionnantes et nous vivons intensément ces découvertes, mais je vous laisse deviner qui de nous 6 est le plus impressionné !!!







Nous avançons dans un lit de rivière asséché, découvrant des merveilles géologiques et la plus grande empreinte du parc !











Plus grande empreinte fossilisée du parc !!!



Puis le reste de la journée est consacré au gigantisme, nous débouchons sur un incroyable canyon, creusé dans la roche avec des falaises qui plongent à pic pour rejoindre le rio 250 m plus bas. Dans les falaises nichent une espèce endémique de perroquet, le aras de la fresnaye, en danger d'extinction. Plus de 800 marches, nous permettent d'atteindre le fond du canyon où le paysage ressemble à la Corse avec la rivière qui coule à travers un enchevêtrement de blocs de roches énormes. C'est l'heure de la baignade (gelée) et nous nous détendons sous un soleil éclatant ! Quelle merveille !









Quelle escapade enchantée ! Nous reprenons à regrets le collectivo du retour (et tous un peu malades, pas vive la tourista !!!).

La suite de notre périple se fera toujours en bus jusqu'à Uyuni puis reprise de nos montures pour découvrir le salar en espérant que ce dernier sera praticable !