Puerto Iguazu – 21 mai 2017
Après
plusieurs essais infructueux où les camions, bus et voitures nous
ont frôlé les fesses, du pédalage sur la bande herbeuse
qui fait ici office de bande d'arrêt d'urgence, nous devons nous
rendre à l'évidence nous ne pourrons pas pédaler dans cette partie
de l'Argentine dans des conditions sécuritaires. Nous voilà donc
devenus piétons jusqu'à la fin du voyage. Le démontage des
vélos et leur mise en carton nous a serré le cœur... Mais le
voyage continue et les nouvelles rencontres nous réchauffent le cœur, l'hospitalité des argentins est juste incroyable !
On s'occupe en attendant le bus ! |
On a même réussi à faire rentrer les vélos ! |
Ambiance tropicale de nouveau à Corrientes |
Depuis
Salta, nous avons pris un bus de nuit pour Corrientes, trop loin et
route trop dangereuse. L'envie de pédaler nous tenaillait et c'est
super motivé que nous reprenons la route depuis le terminal de bus,
direction la réserve naturelle Los Esteros de Ibera à quelques 400
km de là. Après 10 km de pédalage sur la bande d'arrêt que nous
pensions éternelle, vlan, elle est vite remplacée par ...rien. De
l'herbe, de l'herbe et encore de l'herbe. Après 2 km à se faire
frôler (nous avions espoir de retrouver la bande d'arrêt d'urgence,
optimisme quand tu nous tiens !), nous rebroussons chemin vers
Corrientes. De là, nous décidons d'y passer quelques jours,
histoire de faire le point sur la suite du parcours. Nous louons donc
un appart pour 3 jours et prenons contact avec quelques Warmshowers
(équivalent des couch-surfeurs pour les cyclos) pour tenter d'avoir
des infos sur le réseau routier du secteur. C'est Mariano qui nous
répond le premier et nous propose de nous faire visiter la ville ...
en vélo ! RDV est pris avec ce dernier dès le lendemain pour un
city cyclo tour! Mariano est cardiologue, un emploi du temps de
cinglé et malgré tout il passera sa journée libre avec nous !
Il nous présente ses différents vélos et oh surprise, il possède
même un tandem ! Nous évoquons notre parcours avec lui et prenons
une première décision : nous partirons en bus pour rejoindre la
réserve naturelle et laisserons nos vélos chez Mariano. Chaque
chose en son temps, nous reportons à plus tard nos réflexions sur
la suite du voyage et sautons dans un bus pour Mercedes, point
d'accès à la réserve.
Corrientes |
Bike tour avec Mariano ! |
Jamais sans mon casque ! |
On profite, on profite ! |
Mercedes
est une jolie ville avec un centre colonial hyper mignon. Nous devons
y passer la nuit. Nous cherchons désespérément un taxi pour rejoindre un hôtel lorsque nous faisons la rencontre d'Eduardo qui
s'arrête à un feu et nous interpelle depuis sa voiture pour nous
demander, en anglais, ce que nous cherchons. Nous lui expliquons la
situation et tout de suite, il nous propose de nous emmener jusqu'à
l'hôtel que nous avions repéré. Une fois en voiture, nous
engageons rapidement la discussion, cette fois en français SVP, et
lui proposons de boire un verre un peu plus tard. RDV est pris avec
Eduardo devant le dit-hôtel dans un heure. Sauf que l'hôtel est
complet et qu'Eduardo est déjà reparti. Nous cherchons un solution
mais oh miracle à peine 20 min plus tard, Eduardo revient se garer
devant l'hôtel. Nous lui expliquons la situation et là, très
spontanément, il nous propose de dormir chez lui dans son hacienda.
Eduardo est un pilote de navire fraîchement retraité et possède
une hacienda avec quelques 1200 vaches (il nous dit que c'est un
petit élevage pour le secteur !). Allez, c'est parti. Nous arrivons
sur la propriété de nuit, mais déjà la maison nous apparaît
magnifique. Eduardo a fait construire un toit en chaume !!! On se
croirait presque en Brière ! L'équipe qui a travaillé sur le toit
vient d'Uruguay, nous faisons connaissance avec Washington, maître
d'ouvrage et dormons dans la maison annexe qui les a hébergée. Nous dînons avec Eduardo et hop au lit !
Au matin,
nous découvrons une superbe propriété avec l'équipe de gauchos
qui s'occupe du bétail ... à cheval ! Ça y est, je suis amoureuse
!!!
La femme d'Eduardo, Marivi, est arrivée tôt ce matin de Buenos Aires pour passer son anniversaire dans un restaurant proche de la réserve ! Ils nous proposent donc de nous emmener là-bas !!! Nous bénéficions de leur grande hospitalité et déjà nous les considérons comme des amis !
En chemin
pour la réserve, nous croiserons de nombreux animaux, promesse d'une
semaine 100 % nature. Eduardo et Marivi nous quittent et nous prenons
nos quartiers dans le camping municipal ultra-équipé.
La
réserve est juste extraordinaire, fourmillant d'espèces sauvages
qui, sans se soucier plus de nous, vivent leur vie au rythme paisible
de la lagune. Nous passerons 6 jours de dingue à en prendre plein
les yeux !
Nos copains les Capybaras, espèce d'énormes hamster géants peu farouches ! |
Si si, ce sont des vrais (caïmans !) |
Dans la
série "j'aurais dû y penser", nous avons laissé nos
duvets à Corrientes car nous pensions que la température ici serait
chaude voire torride. Et bien, pas du tout, nous nous sommes caillés
les fesses toutes les nuits, obligés de dormir avec toutes les
couches que nous avions sous la main et de se coller les uns aux
autres pour se réchauffer !
De retour
à Corrientes, nous retrouvons Mariano et nos vélos mais cette fois,
notre décision est prise. Zoé et Charles partis quelques jours
devant nous confirment que la route pour Iguazu est ultra-dangereuse
(ils ont eux aussi opté pour le bus) et des infos similaires nous
ont été fournies pour les routes brésiliennes. Nous enverrons donc
les vélos à Buenos Aires et poursuivrons en voiture pour un grand tour d'Argentine !
Ça nous
fait quelque chose d'empaqueter nos valeureuses montures et de leur
dire au-revoir. C'est la fin de quelque chose ... tout comme le
début d'autre chose !