lundi 28 mai 2018

Argentine 1 – Amerikuntz 0

Puerto Iguazu – 21 mai 2017

Après plusieurs essais infructueux où les camions, bus et voitures nous ont frôlé les fesses, du pédalage sur la bande herbeuse qui fait ici office de bande d'arrêt d'urgence, nous devons nous rendre à l'évidence nous ne pourrons pas pédaler dans cette partie de l'Argentine dans des conditions sécuritaires. Nous voilà donc devenus piétons jusqu'à la fin du voyage. Le démontage des vélos et leur mise en carton nous a serré le cœur... Mais le voyage continue et les nouvelles rencontres nous réchauffent le cœur, l'hospitalité des argentins est juste incroyable !

On s'occupe en attendant le bus !

On a même réussi à faire rentrer les vélos !
 


Ambiance tropicale de nouveau à Corrientes
Mais reprenons là où nous nous étions arrêtés :
Depuis Salta, nous avons pris un bus de nuit pour Corrientes, trop loin et route trop dangereuse. L'envie de pédaler nous tenaillait et c'est super motivé que nous reprenons la route depuis le terminal de bus, direction la réserve naturelle Los Esteros de Ibera à quelques 400 km de là. Après 10 km de pédalage sur la bande d'arrêt que nous pensions éternelle, vlan, elle est vite remplacée par ...rien. De l'herbe, de l'herbe et encore de l'herbe. Après 2 km à se faire frôler (nous avions espoir de retrouver la bande d'arrêt d'urgence, optimisme quand tu nous tiens !), nous rebroussons chemin vers Corrientes. De là, nous décidons d'y passer quelques jours, histoire de faire le point sur la suite du parcours. Nous louons donc un appart pour 3 jours et prenons contact avec quelques Warmshowers (équivalent des couch-surfeurs pour les cyclos) pour tenter d'avoir des infos sur le réseau routier du secteur. C'est Mariano qui nous répond le premier et nous propose de nous faire visiter la ville ... en vélo ! RDV est pris avec ce dernier dès le lendemain pour un city cyclo tour! Mariano est cardiologue, un emploi du temps de cinglé et malgré tout il passera sa journée libre avec nous ! Il nous présente ses différents vélos et oh surprise, il possède même un tandem ! Nous évoquons notre parcours avec lui et prenons une première décision : nous partirons en bus pour rejoindre la réserve naturelle et laisserons nos vélos chez Mariano. Chaque chose en son temps, nous reportons à plus tard nos réflexions sur la suite du voyage et sautons dans un bus pour Mercedes, point d'accès à la réserve.
  
Corrientes
 

Bike tour avec Mariano !


Jamais sans mon casque !







On profite, on profite !
Mercedes est une jolie ville avec un centre colonial hyper mignon. Nous devons y passer la nuit. Nous cherchons désespérément un taxi pour rejoindre un hôtel lorsque nous faisons la rencontre d'Eduardo qui s'arrête à un feu et nous interpelle depuis sa voiture pour nous demander, en anglais, ce que nous cherchons. Nous lui expliquons la situation et tout de suite, il nous propose de nous emmener jusqu'à l'hôtel que nous avions repéré. Une fois en voiture, nous engageons rapidement la discussion, cette fois en français SVP, et lui proposons de boire un verre un peu plus tard. RDV est pris avec Eduardo devant le dit-hôtel dans un heure. Sauf que l'hôtel est complet et qu'Eduardo est déjà reparti. Nous cherchons un solution mais oh miracle à peine 20 min plus tard, Eduardo revient se garer devant l'hôtel. Nous lui expliquons la situation et là, très spontanément, il nous propose de dormir chez lui dans son hacienda. Eduardo est un pilote de navire fraîchement retraité et possède une hacienda avec quelques 1200 vaches (il nous dit que c'est un petit élevage pour le secteur !). Allez, c'est parti. Nous arrivons sur la propriété de nuit, mais déjà la maison nous apparaît magnifique. Eduardo a fait construire un toit en chaume !!! On se croirait presque en Brière ! L'équipe qui a travaillé sur le toit vient d'Uruguay, nous faisons connaissance avec Washington, maître d'ouvrage et dormons dans la maison annexe qui les a hébergée. Nous dînons avec Eduardo et hop au lit !
Au matin, nous découvrons une superbe propriété avec l'équipe de gauchos qui s'occupe du bétail ... à cheval ! Ça y est, je suis amoureuse !!!






La femme d'Eduardo, Marivi, est arrivée tôt ce matin de Buenos Aires pour passer son anniversaire dans un restaurant proche de la réserve ! Ils nous proposent donc de nous emmener là-bas !!! Nous bénéficions de leur grande hospitalité et déjà nous les considérons comme des amis !



En chemin pour la réserve, nous croiserons de nombreux animaux, promesse d'une semaine 100 % nature. Eduardo et Marivi nous quittent et nous prenons nos quartiers dans le camping municipal ultra-équipé.


 






La réserve est juste extraordinaire, fourmillant d'espèces sauvages qui, sans se soucier plus de nous, vivent leur vie au rythme paisible de la lagune. Nous passerons 6 jours de dingue à en prendre plein les yeux !
Nos copains les Capybaras, espèce d'énormes hamster géants peu farouches !
Si si, ce sont des vrais (caïmans !)





























Dans la série "j'aurais dû y penser", nous avons laissé nos duvets à Corrientes car nous pensions que la température ici serait chaude voire torride. Et bien, pas du tout, nous nous sommes caillés les fesses toutes les nuits, obligés de dormir avec toutes les couches que nous avions sous la main et de se coller les uns aux autres pour se réchauffer !

De retour à Corrientes, nous retrouvons Mariano et nos vélos mais cette fois, notre décision est prise. Zoé et Charles partis quelques jours devant nous confirment que la route pour Iguazu est ultra-dangereuse (ils ont eux aussi opté pour le bus) et des infos similaires nous ont été fournies pour les routes brésiliennes. Nous enverrons donc les vélos à Buenos Aires et poursuivrons en voiture pour un grand tour d'Argentine !

Ça nous fait quelque chose d'empaqueter nos valeureuses montures et de leur dire au-revoir. C'est la fin de quelque chose ... tout comme le début d'autre chose !

Un immense merci à Mariano pour son accueil et son aide précieuse à Corrientes ainsi qu'à Eduardo et sa famille qui nous ont accueillis chaleureusement chez eux sans nous connaître et qui est dorénavant l'heureux gardien de nos vélos pour les 2 mois à venir.