lundi 20 août 2018


PETITES PENSÉES EN VOYAGE

Mes enfants

Avec maman nous avions décidé de faire un grand voyage.
Nous voulions le faire avec vous.
Nous voulions le faire ensemble.

Nos choix de vie étaient déjà de nous consacrer à notre famille. Mais les obligations et la routine laissent peu de temps. A peine levés, il faut vous presser pour prendre le petit déjeuner, se laver, s’habiller,…
Avant de vous déposer à l’école.
Avant de se faire happer chacun par son travail. Un monde que vous ne connaissez pas. Un monde où vous n’êtes pas.
Le soir il faut encore vous presser pour faire les devoirs, diner, se laver les dents,… avant d’aller se coucher.
Parce que ça recommence demain.
En semaine, nous passons moins de trois heure par jour ensemble. Bien sûr, il y a les week-ends et les vacances. Mais vous grandissez si vite !

Alors nous voulions faire une pause. Nous voulions prendre le temps de prendre du temps avec vous. Un peu comme dans la chanson de Renaud « A m'asseoir sur un banc cinq minutes avec toi,… » (Mistral gagnant, 1985).



Que faire pendant cette pause ? Nous voulions partir en voyage. Notre idée n’était pas de prendre une année sabbatique sous les cocotiers. Nous voulions vous faire découvrir le monde. En regardant dans la même direction, nous voulions vous transmettre nos valeurs.



Pour être proche de vous, pour prendre le temps de regarder et pour être au contact des autres, nous avons choisi de voyager à vélo.

Notre pause allait être plus longue que dans la chanson. Un an. Mais le monde est vaste. Alors à vélo, il fallait choisir un bout. Ce serait l’Amérique du Sud.

Voilà mes enfants comment, par amour pour vous, nous avons décidé avec maman de vous promener à vélo, pendant un an, sur un autre continent et dans des conditions spartiates. Je sais, ça peut être difficile à comprendre.


On pourra toujours lire des livres sur les voyages avec des enfants. Sans y trouver l’essentiel.
On pourra toujours penser qu’un grand voyage avec des enfants est imprudent et difficile. C’est discutable.
On pourra toujours dire que c’est une formidable expérience. Quels en sont la méthodologie et surtout les résultats ?
On pourra toujours conclure que c’est le meilleur des enseignements. Mais de quoi vous souviendrez vous ?




On me demande souvent : et les enfants ? Comment résumer une telle aventure ? Vous avez ri et pleuré. Vous vous êtes émerveillés et ennuyés. Vous avez aimé et détesté. Vous avez surtout été formidablement courageux.





Le proverbe, dit que les voyages forment la jeunesse. J’aimerais pouvoir affirmer que ce voyage vous a apporté beaucoup, qu’il a aidé à vous construire. Dois-je vous adresser mes enfants un message aussi solennel que Rudyard Kipling dans son poème « Tu seras un homme mon fils ».
Non.
Plus simplement. Par amour pour vous et pour votre maman.

Renaud chante aussi « le temps est assassin et emporte avec lui les rires des enfants ».
Nous, nous avons arrêté le temps. Nous avons ri. Ce que nous avons vécu, rien ne l’emportera.





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