PETITES PENSÉES EN VOYAGE
Epiphyte
Darwin propose en 1859 dans son
livre « De l’origine des espèces »
que, parmi une population, seuls survivent ceux possédant une petite différence
pouvant être avantageuse. On comprend l’intérêt d’avoir des griffes et une
mâchoire plus puissantes pour une lionne. Et aussi de courir plus vite pour une gazelle.
C’est la sélection naturelle.
Et ces survivants transmettront à
leur descendance la petite amélioration acquise. Les Lois de Mendel apportent
au 19ème siècle les premières explications fondamentales. D’autres
découvertes suivront. Les caractéristiques d’un individu et de son espèce sont
portées par l’ADN découvert en 1953 par Watson et Crick. Une petite variation d’ADN
peut entrainer une différence chez un individu. Si cette différence est à son
avantage, il aura plus de chances de survie. Il transmettra et amplifiera cette
variation du génome avec sa descendance.
C’est l’évolution.
Les espèces se modifient,
apparaissent,… mais disparaissent aussi. Ces différenciations sont souvent représentées
sous la forme d’un arbre aux branches parallèles. Les ramifications sont
infinies. Et chaque extrémité, chaque feuille, serait une espèce.
C’est la biodiversité.
La nature vierge est souvent vue
comme parfaite et équilibrée. Mais depuis l’apparition de la vie il y a plus de
3 milliards d’années, la compétition a été redoutable. Et elle n’est pas finie.
Chaque espèce trouve sa place pour son habitat, son support, son alimentation,…
C’est la règle de la chaise musicale : celui qui ne trouve pas sa place a
perdu.
C’est une niche écologique.
Une espèce, animale ou végétale,
survit donc en s’adaptant. Cette survie est due au hasard : la bonne variation
du petit morceau d’ADN qui a donné un avantage. On y oppose le finalisme :
Pourquoi as-tu de grandes oreilles mère-grand ? C’est pour mieux
t’entendre mon enfant ! Ce principe impliquerait une volonté. Peut-être
divine. Mais elle est fausse. L’oiseau n’a pas des ailes « pour »
voler. C’est le hasard des mutations génétiques qui l’a rendu plus léger, lui a
donné des plumes et des ailes. Grâce à cela il a pu voler. Trouver plus
facilement sa nourriture. Fuir ses prédateurs. Et survivre.
Le hasard des variations, la
pression de sélection,… le temps.
Le monde végétal invente aussi. Les
plantes épiphytes poussent sur d’autres végétaux. Ce ne sont pas des parasites,
elles ne les spolient pas. Elles s’en servent comme d’un simple support. Elles
trouvent l’eau et les minéraux dans l’air ou dans le micro habitat créé à leur
base.
La dissémination est un challenge
pour les plantes qui sont immobiles. Certaines graines d’épiphytes sont
emportées par le vent et se fixeront sur le support qu’elles rencontreront.
Peut-être.
Dans la forêt amazonienne, les
épiphytes se fixent au hasard sur d’autres plantes. Comme autant de petites
touches aléatoires de beauté gratuite.
Mais la graine peut se poser
ailleurs. Certains fils électriques sont surchargés. Ce n’est probablement pas
l’habitat idéal pour la plante qui s’y développe.
Et c’est certainement un fléau
pour les électriciens.
Puisque l’on parle de l’homme.
En voyage, on rencontre les
autres. Pourquoi ces gens sont nés ici et moi ailleurs. Pourquoi des destinées
si différentes ?
Il est écrit dans l’article 1er
de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 que « Les
hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ». Sera ajouté dans
la déclaration universelle de 1948 la notion de dignité.
Dans sa chanson « Né quelque
part » (1988), Maxime Le Forestier interroge sur cette égalité.
L’évolution de l’espèce humaine
est liée au hasard. Mais la destinée des individus aussi. Comme cette graine
portée par le vent qui se posera au creux protecteur d’un arbre ou sur un fil.
Je ne remets pas en question l’article
1er des Droits de l’Homme. Mais le voyage montre malheureusement que
nous ne partons pas tous avec les mêmes chances dans la vie.
Les bouddhistes pensent qu’avec
un bon Karma, l’esprit se réincarnera dans une vie meilleure.
Un avenir de consolation ?
Mais la métempsychose n’est pas
prouvée scientifiquement.
Et le bouddhisme est une
philosophie d’un autre continent.
La nature ne ferait pas toujours
bien les choses ?
Et pourtant. Des petites
modifications de molécules d’ADN survenues et accumulées pendant plus de 3
milliards d’années.
L’évolution a produit toutes
sortes d’œuvres fantastiques.
Certaines nous ont été présentées
en Amérique du Sud.
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