dimanche 26 août 2018

PETITES PENSÉES EN VOYAGE

Epiphyte

Darwin propose en 1859 dans son livre «  De l’origine des espèces » que, parmi une population, seuls survivent ceux possédant une petite différence pouvant être avantageuse. On comprend l’intérêt d’avoir des griffes et une mâchoire plus puissantes pour une lionne.  Et aussi de courir plus vite pour une gazelle.
C’est la sélection naturelle.

Et ces survivants transmettront à leur descendance la petite amélioration acquise. Les Lois de Mendel apportent au 19ème siècle les premières explications fondamentales. D’autres découvertes suivront. Les caractéristiques d’un individu et de son espèce sont portées par l’ADN découvert en 1953 par Watson et Crick. Une petite variation d’ADN peut entrainer une différence chez un individu. Si cette différence est à son avantage, il aura plus de chances de survie. Il transmettra et amplifiera cette variation du génome avec sa descendance.
C’est l’évolution.

Les espèces se modifient, apparaissent,… mais disparaissent aussi. Ces différenciations sont souvent représentées sous la forme d’un arbre aux branches parallèles. Les ramifications sont infinies. Et chaque extrémité, chaque feuille, serait une espèce.
C’est la biodiversité.

La nature vierge est souvent vue comme parfaite et équilibrée. Mais depuis l’apparition de la vie il y a plus de 3 milliards d’années, la compétition a été redoutable. Et elle n’est pas finie. Chaque espèce trouve sa place pour son habitat, son support, son alimentation,… C’est la règle de la chaise musicale : celui qui ne trouve pas sa place a perdu.
C’est une niche écologique.

Une espèce, animale ou végétale, survit donc en s’adaptant. Cette survie est due au hasard : la bonne variation du petit morceau d’ADN qui a donné un avantage. On y oppose le finalisme : Pourquoi as-tu de grandes oreilles mère-grand ? C’est pour mieux t’entendre mon enfant ! Ce principe impliquerait une volonté. Peut-être divine. Mais elle est fausse. L’oiseau n’a pas des ailes « pour » voler. C’est le hasard des mutations génétiques qui l’a rendu plus léger, lui a donné des plumes et des ailes. Grâce à cela il a pu voler. Trouver plus facilement sa nourriture. Fuir ses prédateurs. Et survivre.

Le hasard des variations, la pression de sélection,… le temps.

Le monde végétal invente aussi. Les plantes épiphytes poussent sur d’autres végétaux. Ce ne sont pas des parasites, elles ne les spolient pas. Elles s’en servent comme d’un simple support. Elles trouvent l’eau et les minéraux dans l’air ou dans le micro habitat créé à leur base.
La dissémination est un challenge pour les plantes qui sont immobiles. Certaines graines d’épiphytes sont emportées par le vent et se fixeront sur le support qu’elles rencontreront. Peut-être.
Dans la forêt amazonienne, les épiphytes se fixent au hasard sur d’autres plantes. Comme autant de petites touches aléatoires de beauté gratuite.




Mais la graine peut se poser ailleurs. Certains fils électriques sont surchargés. Ce n’est probablement pas l’habitat idéal pour la plante qui s’y développe.
Et c’est certainement un fléau pour les électriciens.


Puisque l’on parle de l’homme.
En voyage, on rencontre les autres. Pourquoi ces gens sont nés ici et moi ailleurs. Pourquoi des destinées si différentes ?



Il est écrit dans l’article 1er de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 que « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ». Sera ajouté dans la déclaration universelle de 1948 la notion de dignité.
Dans sa chanson « Né quelque part » (1988), Maxime Le Forestier interroge sur cette égalité.
L’évolution de l’espèce humaine est liée au hasard. Mais la destinée des individus aussi. Comme cette graine portée par le vent qui se posera au creux protecteur d’un arbre ou sur un fil.
Je ne remets pas en question l’article 1er des Droits de l’Homme. Mais le voyage montre malheureusement que nous ne partons pas tous avec les mêmes chances dans la vie.


Les bouddhistes pensent qu’avec un bon Karma, l’esprit se réincarnera dans une vie meilleure.
Un avenir de consolation ?
Mais la métempsychose n’est pas prouvée scientifiquement.
Et le bouddhisme est une philosophie d’un autre continent.

La nature ne ferait pas toujours bien les choses ?
Et pourtant. Des petites modifications de molécules d’ADN survenues et accumulées pendant plus de 3 milliards d’années.


L’évolution a produit toutes sortes d’œuvres fantastiques.
Certaines nous ont été présentées en Amérique du Sud.





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